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Sunday, September 13, 2020

Environnement - Pour remplacer le plastique, et si vous buviez avec une paille... en paille du Loiret ? - La République du Centre

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Depuis que Jérémy Gauteron (par ailleurs dessinateur en bâtiment, à Mardié), a lancé sa marque Ipaille, il s'est rendu compte que bien des consommateurs ignoraient que la paille, servie dans un verre, portait bien son nom. Devant l'imminente interdiction de cet ustensile en plastique, à partir de janvier, il a donc décidé de renouer avec la méthode à l'ancienne, optant pour la tige de seigle, plus rigide que celle de blé.

La rigidité n'est pas le seul atout de cette paille : "Elle est réutilisable dix à quinze fois, lavable, même en lave-vaisselle. Elle ne se déforme pas comme les pailles en papier, même dans une boisson chaude. Elle n'a pas de goût comme les pailles en métal ou en blé. On peut facilement la recouper si l'on abîme... C'est un produit naturel, biodégradable, au bilan carbone faible, contrairement aux pailles en bambou venues d'Asie, puisqu'on la coupe pour récolter les graines", énumère le jeune dirigeant.

Le seigle de la ferme de la Manne, à Attray

Encore lui fallait-il, quand il a eu cette idée en juillet dernier, trouver des pieds pas encore moissonnés. Il passe une annonce sur Facebook. À Attray, près de Neuville-aux-Bois, Marine Guerineau et sa famille s'apprêtent à faucher, sur la ferme de la Manne. Heureusement, le taux d'humidité du seigle s'avère trop élevé et le mari de Marine peut répondre favorablement à Jérémy Gauteron : à deux heures près, c'était trop tard !

C'est une nouvelle culture pour la ferme de la Manne (qui est également diversifiée, outre le blé, dans la betterave sucrière, le tournesol, le maïs, le tout sur 94 hectares), ses clients étant friands de farine de sarrasin ou de seigle. Un premier hectare a été semé. Mais impossible, pour préserver des tiges d'au moins 20 cm, d'utiliser la moissonneuse-batteuse traditionnelle. Le jour même de sa rencontre avec Jérémy Gauteron, Marine appelle le maire de sa commune, à Crottes-en-Pithiverais : la commune expose une ancienne faucheuse-lieuse pour ses fêtes de la moisson. Le maire consent à lui louer. Personne, sur la ferme, ne s'était jamais servi d'un tel engin !

Il vise un marché national

Le travail est moins facile qu'habituellement, mais il en vaut la peine : 1.200 bottes sont ainsi récoltées et stockées dans un hangar de la ferme. De quoi réaliser un million de pailles. Dans son atelier, seul pour le moment, Jérémy Gauteron passe ensuite à l'action : il coupe les tiges en différentes tailles (20, 16, 13 et 8 cm), les lave, les stérilise et les assemble en jolis petits bouquets de dix pailles (2,50 € les 20 cm pour les particuliers).

Marine Guerineau et Jérémy Gauteron avec des bottes de seigle.

Il a déjà trouvé des clients restaurateurs, dont un à Orléans, et a vendu 1.700 pailles au mois d'août. Il se propose, à l'avenir, de récupérer les déchets qui serviront d'engrais. Il réfléchit aussi à transformer l'objet en pique ou en brochette et à le personnaliser !...

Ipaille n'est pas seul sur ce nouveau marché, mais Jérémy Gauteron vise le niveau national : "On consomme 3,4 milliards de pailles par an en France", souligne-t-il avec convoitise. Cela passera par de plus grandes surfaces de seigle et des partenariats avec des revendeurs locaux (tels que la ferme de la Manne) et des ventes sur Internet

Marine Guerineau vend les pailles à la ferme de la Manne.

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Carole Tribout




September 13, 2020 at 02:00PM
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